Pterois miles
Informations
Les poissons-lion sont visibles et faciles à repérer dans la nature. Ils peuvent tolérer de grandes variations de températures, de salinités et de profondeurs. En Méditerranée, il a été trouvé associé aux substrate naturels et artificiels : brises-vagues, épaves (métal, bois), rocailles, coralligène et fonds rocheux à des profondeurs comprises entre 2 et 35 mètres, tandis que dans d’autres mers, il apparaît dans le sable, la mangrove, les herbiers, les coraux, les récifs artificiels (comme les épaves), les fissures et les crevasses rocheuses à partir d’environ 10 à 55m de profondeur (quelques sources indiquent une plus grande profondeur). Ils sont connus pour être des chasseurs nocturnes, se repliant dans les rebords et les crevasses parmi les rochers et d’autres structures, mais ils ont été observés en train de s’activer pendant la journée, à la fois seuls et en petit groupe. Ils sont très fidèles à un lieu. Ce qui signifie que lorsqu’ils ont trouvé un habitat approprié à l’âge adulte, ils ont tendance à y rester.
Il a été observé dans d’autres mers (aire de répartition naturelle et aires envahies) que le poisson lion peut atteindre la maturité en moins d’un an et pondre plusieurs fois par an. Les femelles libèrent des masses d’œufs gélatineux, allant jusqu’à 30 000 œufs qui flottent et peuvent dériver en mer pendant au moins un mois.
Il n’y a pas d’espèces indigènes similaires en Méditerranée. Son plus proche parent, le P. volitans (poisson-lion rouge), espèce également très envahissante, n’a pas encore été enregistré jusqu’à présent en mer Méditerranée. Ces deux espèces sont quasiment indifférenciables morphologiquement, sauf concernant le nombre d’épines sur les nageoires dorsales ou le nombre de rayures (10 rayures sur le P. miles et 11 sur le P. volitans), le nombre d’épines sur les nageoires anales (6 sur le P. miles et 7 sur le P. volitans) et la largeur de la nageoire pectorale atteint le milieu de la base de la nageoire anale sur le P. miles, mais ce n’est pas le cas sur le P. volitans. Parmi les autres espèces de poissons lion, P. miles ressemble au Pterois radiata, un autre poisson indigène de la mer Rouge. Ce dernier se distingue par les deux bandes blanches à la base de la nageoire caudale et l’absence de marques sur ses nageoires pectorales.




Le premier spécimen de poisson-lion a été enregistré á la baie d’Haifa en Israël, en 1991. Dix années plus tard, l’espèce a été enregistrée dans la partie Nord du Liban (2012), au large de Chypre (2013), dans la baie d’Iskenderun (Kaleköy, 2014) et récemment dans l’AMP de Kas-Kekova en Turquie. En dehors de la Méditerranée, il y a eu une invasion progressive et spectaculaire le long des côtes Est des Etats-Unis, des Caraïbes et du Golfe du Mexique. En tenant compte de ces observations et en sachant que le poisson-lion est un poisson commun en mer Rouge, il a été avancé que le Canal de Suez est la voie la plus probable pour l’introduction de cette espèce en Méditerranée.
Pterois miles est un chasseur actif qui utilise souvent ses nageoires pectorales pour piéger ces proies dans un recoin. Les juvéniles mangent principalement des invertébrés mais changent pour un régime dominé par du poisson lorsqu’ils grandissent. Les principaux effets préjudiciables de l’invasion des poissons-lion (à la fois P. miles et P. volitans) sur la diversité et les fonctions des communautés indigènes ont été bien documentées en Amérique et aux Caraïbes. Etant donné que les poissons-lion sont hautement piscivores, ils peuvent avoir la capacité de réduire le nombre de poissons juvéniles et peuvent supplanter la nourriture et l’habitat des prédateurs indigènes tels que les vivaneaux ou les mérous. Dans les zones tropicales qu’il a envahies, il a également été démontré qu’il contribue à la croissance des algues en réduisant la population des poissons de pâturage.
A partir des impacts de cette espèce envahissante d´ailleurs, le poisson-lion peut avoir un impact sur l’économie en réduisant les populations de mérous et d’autres espèces commerciales prisées, et peut par conséquent nuire aux économies des communautés côtières dépendantes de la pêche. Les poissons-lion peuvent également impacter le tourisme local et en particulier la plongée, car ils sont très venimeux. Néanmoins, le poisson-lion est consommé dans certaines zones de son aire de répartition naturelle et aux Etats-Unis et il est plus souvent connu pour être un poisson d’aquarium prisé.
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