Scientific Name:

Mnemiopsis leidyi

Nom commun:
Mnémiopsis
Groupe taxonomique:
Méduses peigne / Cténophores

Informations

Cet organisme planctonique gélatineux ressemble dans une certaine mesure à une méduse. Ce cténophore est de forme ovale, comprimé latéralement et transparent ; il mesure environ 7–12 cm de long et 2,5 cm de diamètre. Il possède 8 rangées de « peignes ciliés » (rangées de petites « palettes » constituées de cils ressemblant à de minuscules poils) sur toute la longueur du corps et deux gros lobes oraux de chaque côté, qui s'ouvrent complètement pour se nourrir. Quatre lobes plus petits sont situés en dessous des lobes oraux.

Cette espèce est présente dans la colonne d'eau des estuaires, des baies et des eaux côtières marines à faible profondeur, formant d'importants agrégats. Elle peut produire une bioluminescence et, la nuit, ses palettes ciliées peuvent émettre une lumière verte. L'animal est généralement transparent ou translucide.

Le Mnemiopsis leidyi possède à la fois des organes reproducteurs mâles et femelles et peut s'autoféconder. Elle se reproduit à un rythme phénoménal : un individu de grande taille peut libérer jusqu'à 12 000 oeufs par jour. Dans des conditions nutritives et thermiques optimales (15–30 °C), les oeufs peuvent éclore et se développer pour devenir des adultes flottant librement en 14 jours.

Elle peut aussi se régénérer à partir de fragments d'une taille supérieure à 25 % de son corps.

Sa caractéristique la plus marquante est l'ampleur des lobes oraux de cet animal : chez la M. leidyi, ils s'étendent sur une envergure correspond pratiquement à la longueur totale du corps, tandis que chez les cténophores autochtones et chez la Bolinopsis vitrea, une autre espèce exotique, ils ne s'étendent que sur la moitié de la longueur du corps. De plus, l'espèce B. vitrea est également dépourvue de papilles (excroissances) sur son corps.

Mnemiopsis leidyi Similar Species (0010) FR
Bolinopsis vitrea

Originaire des côtes atlantiques et des estuaires de l'Amérique du Nord et du Sud, l'espèce Mnemiopsis leidyi s'est introduite pour la première fois en mer Noire par l'intermédiaire des eaux de ballast des navires. De la mer Noire, la population de M. leidyi s'est propagée avec les courants jusqu'à la mer de Marmara et ensuite au nord-ouest de la mer Égée où elle a été enregistrée pour la première fois en 1990. Peu de temps après, elle a été signalée au large de la côte méditerranéenne de la Turquie et en Syrie. Au milieu des années 2000, elle est apparue en France et au nord de la mer Adriatique, et aujourd'hui sa prolifération dans des proportions importantes est couramment signalée en Israël, en Italie et en Espagne.

Ce cténophore vorace se nourrit de zooplancton, de larves et d'oeufs de poissons pélagiques. La présence de grands agrégats peut réduire les communautés autochtones de zooplancton, avoir des effets négatifs sur l'alimentation des poissons (par concurrence) et provoquer d'importantes cascades trophiques dans la chaîne alimentaire marine, affectant ainsi la biodiversité. Dans la mer Noire et la mer Caspienne, cette espèce a provoqué l'effondrement des stocks de nombreux poissons et affecté l'ensemble de l'écosystème, transformant les chaînes alimentaires pélagiques en chaînes alimentaires de cténophores. Ses effets sur la Méditerranée sont pour l'instant négligeables, ou en tout cas moins spectaculaires.

Cette espèce figure parmi les 100 espèces les plus envahissantes au monde (UICN, 2005).

L'invasion dont cette espèce est responsable a gravement porté préjudice aux activités commerciales des petites pêcheries en réduisant les prises et en encrassant le matériel de pêche. Comme elle se nourrit de zooplancton, elle consomme des larves et des oeufs de poissons importants commercialement, ce qui peut affecter la production piscicole locale et occasionner un épuisement total des stocks.

La prolifération affecte le tourisme côtier et peut obstruer l'arrivée des eaux de refroidissement des usines de dessalement et des installations industrielles.

En pratique, il peut s'avérer impossible d'éradiquer cette espèce car elle est trop largement répandue en mer Méditerranée. Une réglementation adaptée concernant le traitement et/ou l'échange des eaux de ballast des navires pourrait éviter des introductions supplémentaires.

Shiganova T. A. et al, 2001. Population development of the invader ctenophore Mnemiopsis leidyi, in the Black Sea and in other seas of the Mediterranean basin. Marine Biology 139, 431-445.

http://www.europe-aliens.org/pdf/Mnemiopsis_leidyi.pdf

Global Invasive Species Database: Mnemiopsis leidyi

http://www.issg.org/database/species/ecology.asp?si=95&fr=1&sts=

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Mnemiopsis leidyi Illustration

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