Arcuatula (Musculista) senhousia
Informations
L'Arcuatula senhousia est présente sur les fonds vaseux et meubles des baies et des estuaires, de préférence dans les zones abritées à partir de la zone intertidale jusqu'à une profondeur de 20 m. Les moules construisent un nid de sédiments piégés où de nombreux individus cohabitent.
L'Arcuatula senhousia forme sur les fonds marins des tapis d'individus denses (jusqu'à 8 000 individus par mètre carré). Les mâles et les femelles ne peuvent pas être distingués à l'oeil nu.
En mer Méditerranée, les spermatozoïdes et les oeufs sont libérés dans l'eau de septembre à novembre. Cette espèce connaît un taux de fécondité élevé, une croissance rapide et de bonnes capacités de dissémination, ce qui explique le succès de cet envahisseur. Les larves vivent dans le plancton pendant une durée pouvant atteindre 55 jours, jusqu'à ce qu'elles se fixent sur le fond. Cette espèce peut atteindre la taille adulte en seulement neuf mois et vivre pendant une durée maximum de deux ans. Les adultes peuvent vivre plusieurs jours hors de l'eau ; ils supportent les faibles niveaux de salinité, de concentration d'oxygène et de température.
Mytilus galloprovincialis (individus jeunes). L'A. senhousia vit souvent dans des bancs de M. galloprovincialis donc les jeunes moules méditerranéennes peuvent être confondues avec l'espèce exotique. Les différences principales résident dans le fait que chez la M. galloprovincialis : 1) la couleur de la coquille est d'un bleu-violet ou noir brillant ; 2) l'intérieur de la coquille est nacré ; et 3) la surface extérieure de la coquille ne présente pas de lignes rouges.
Originaire du sud-ouest du Pacifique, elle a été enregistrée pour la première fois en Méditerranée à Tel Aviv (Israël) en 1960. Ensuite, sa présence a été signalée en Égypte (1969), en France (1984), en mer Adriatique (1992), en Slovénie (1997), en Italie (golfe de Tarente et Livourne) (2001), en Sardaigne (golfe d'Olbia) (2002) et en Sicile (Syracuse) (2006). Elle s'introduit principalement par transfert avec des stocks de naissains de bivalves destinés à l'aquaculture ; cette espèce peut également se propager dans les eaux de ballast des navires (eau introduite et rejetée par pompage pour garantir la bonne flottabilité du navire) ou par encrassement de la coque des navires (les communautés encroûtant les coques).
L'A. senhousia forme des agrégats denses pouvant modifier la structure physique du fond, dominant les communautés benthiques et supplantant d'autres bivalves filtreurs en prenant possession de la nourriture. Elle se développe également sur les racines des zostères, ralentissant leur croissance.
L'impact économique de cette espèce n'a pas encore été quantifié ; toutefois, il est fort possible que la culture et la récolte des bivalves puissent subir des effets néfastes en raison de cette forte concurrence. l'A. senhousia peut endommager les moteurs marins en obstruant l'arrivée des eaux de refroidissement ou les canalisations de captage d'eau industrielles.