Aplysia dactylomela
Informations
Cette espèce est présente à la fois sur les côtes rocheuses et le sable ayant une couverture algale dense, surtout en eaux très peu profondes comme les piscines naturelles, jusqu'à une profondeur maximum de 40 m. Il s'agit d'une espèce herbivore broutant de préférence des algues vertes.
Le jour, elle reste cachée sous de gros rochers ou dans des crevasses. La nuit, elle peut généralement être observée en train de ramper sur les algues comme une limace de mer ordinaire ou bien en train de nager en ondulant ses parapodes dans un mouvement gracieux, rythmé et lent très caractéristique. Si elle est perturbée ou manipulée, elle peut cracher un jet d'encre violette ou un mucus malodorant de couleur pâle.
Elle est hermaphrodite. Pendant la période de reproduction, un individu agit en tant que mâle et recouvre un autre individu pour le féconder, formant parfois des chaînes pouvant aller jusqu'à 12 individus. Les oeufs forment de longs cordons emmêlés pouvant être orange, jaunes, verts ou bruns.
Aplysia punctata. Cette espèce est plus petite en taille et les adultes peuvent être confondus avec de jeunes individus de l'espèce A. dactylomela. Le corps ne présente pas d'anneaux noirs mais seulement de petits points roses ou bruns.
La taille maximale de l'Aplysia depilans peut être d'environ 30 cm. Elle est brune à brun-vert avec des taches blanches, jaunes ou grises et possède souvent des marbrures noirâtres. Si elle est perturbée, elle produit des sécrétions blanches et violettes.


L'espèce A. dactylomela a été enregistrée pour la première fois en mer Méditerranée au large de l'île de Lampedusa en 2002. Aujourd'hui, elle est largement répandue dans le centre-est de la Méditerranée, sur une zone comprise entre la Sicile, Malte, la Croatie, la Grèce, le Monténégro, la Turquie et Chypre. Ses vecteurs d'introduction en Méditerranée sont toujours incertains en raison du fait que son aire de distribution d'origine inclut les deux mers reliées avec le bassin méditerranéen : l'Atlantique et la mer Rouge. Il existe trois hypothèses principales :
1) elle est arrivée dans les eaux de ballast des navires (eau introduite et rejetée par pompage pour ajuster la flottabilité du navire ; de minuscules organismes marins et leurs larves peuvent ainsi être facilement transportés dans les océans du monde entier et s'introduire dans de nouvelles régions) ;
2) elle s'est propagée par le canal de Suez ;
3) elle s'est naturellement propagée par le détroit de Gibraltar (dans ce cas, elle ne devrait pas être considérée comme une espèce exotique en tant que telle mais comme une espèce atlantique tropicale colonisant la Méditerranée par élargissement naturel de son aire de distribution).
À ce jour, aucune étude n'a permis de quantifier l'impact de cette espèce sur les écosystèmes. Toutefois, cette espèce se nourrit d'algues, ce qui peut avoir une influence sur la composition et la diversité des communautés algales en un lieu donné.
Le neurone géant droit de l'A. dactylomela est très similaire à ceux des humains et est utilisé dans le cadre de recherches neurologiques. Un petit marché de spécimens d'A. dactylomela a été créé pour approvisionner les laboratoires de recherche neurologique ayant besoin de cette structure.
Pasternak G., Galil B., 2010. Occurrence of the alien sea hare Aplysia dactylomela Rang, 1828 (Opisthobranchia, Aplysiidae) in Israel. Aquatic Invasions Vol. 5, Issue 4: 437–440.
Yokes M.B., 2006. Aplysia dactylomela: an alien opisthobranch in the Mediterranean. JMBA2 - Biodiversity Records
