Oculina patagonica
Informations
Les colonies sont généralement encroûtantes et plus épaisses au centre, avec un bord fin s'étendant sur le substrat. Toutefois, la forme de la colonie varie en fonction de la profondeur et d'autres caractéristiques environnementales. Une décoloration de l'O. patagonica peut être observée sur certains sites, débutant sur les bords extérieurs de la colonie et progressant vers l'intérieur.
Il s'agit d'une espèce opportuniste capable de prospérer dans divers habitats littoraux en s'encroûtant sur des surfaces verticales et horizontales dans des sites naturels vierges ainsi que dans les marinas, les ports et les zones fortement polluées.
Cette espèce est capable de reproduction sexuée (par dispersion du frai) et asexuée (par gemmation de nouveaux Nom commun : non attribué Illustration Identification Reproduction Historique Fiches d’information sur les espèces envahissantes polypes à partir de polypes existants), engendrant des colonies peuplées et génétiquement identiques. Sa forte prolifération s'explique aussi par sa maturité reproductive précoce et son taux de croissance élevé.
L'Oculina patagonica ressemble au Cladocora caespitosa, une espèce de corail scléractiniaire autochtone. Les colonies calcaires de C. caespitosa sont toutefois globulaires et homogènes, mesurant parfois plus de 50 cm de diamètre. Les colonies d'Oculina patagonica sont plus basses et encroûtantes, et possèdent des tissus entre les polypes rendant la forme du squelette facilement visible.
L'origine de cette espèce est incertaine. Elle est peut-être originaire d'Amérique du Sud (nord de l'Argentine et sud du Brésil). Jadis inconnus en Méditerranée, les spécimens ont été provisoirement identifiés sous le nom Oculina patagonica en 1908 et considérés en tant qu'espèce introduite accidentellement en Méditerranée par le transport maritime en provenance du sud-ouest tempéré de l'Atlantique. Sa présence a maintenant été enregistrée en Italie, en Espagne, en France, en Turquie, au Liban, en Israël, en Égypte, en Turquie et en Algérie.
La présence en hausse de cette espèce opportuniste peut affecter la stabilité des communautés algales en tant que groupe trophique dominant sur les substrats rocheux méditerranéens peu profonds. Elle envahit les structures calcaires comme les vers à tube (Serpulidés), les vermets et les berniques, et peut éliminer complètement les algues et d'autres organismes fixés à corps mou. En outre, elle domine l'espèce Cladocora caespitosa autochtone qui selaisse envahir lorsque les deux espèces entrent en contact.
Information inconnue.
Sartoretto S., et al., 2008. The alien coral Oculina patagonica De Angelis, 1908 (Cnidaria, Scleractinia) in Algeria and Tunisia. Aquatic Invasions Vol 3, Issue 2, 173-180.
Coma R., et al., 2011. Sea Urchins Predation Facilitates Coral Invasion in a Marine Reserve. PLoS ONE 6(7): e22017. doi:10.1371/journal.pone.0022017.
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