Scientific Name:

Chama pacifica

Nom commun:
Chame réfléchie
Groupe taxonomique:
Mollusques

Informations

Grande huître de forme ovoïdale pouvant atteindre environ 8–10 cm de long. La coquille est généralement épaisse et irrégulièrement ronde. Les valves sont de tailles différentes, la valve inférieure étant généralement plus grande et plus bombée que la valve supérieure qui est généralement plate.

La surface de la valve externe possède de courtes épines recourbées à partir de la surface et qui sont plus grandes et plus proéminentes sur les plus grandes valves situées à proximité de la marge de la coquille. La marge interne des coquilles est cerclée d'une bordure de crêtes fines et rapprochées ressemblant à une fermeture éclair. La couleur externe est très variable, allant du blanc au rouge rosâtre avec des taches rose pâle autour de la marge de la coquille ; les épines sont souvent blanches.

La Chama pacifica est présente sur les côtes rocheuses et les substrats durs, généralement sur des sites exposés, à partir de la zone intertidale jusqu'à une profondeur de quelques mètres (parfois jusqu'à 40 m). Elle est capable de prospérer dans les environnements portuaires et on la trouve généralement avec d'autres huîtres (Spondylus sp.) sur des rochers nus où elle se fixe fermement au substrat par l'une de ses valves. Des organismes encrassants se fixent souvent aux coquilles. Elle ne supporte pas bien les variations de salinité, en particulier en cas de salinité peu élevée.

Les sexes sont séparés et la fécondation est externe. Cette espèce d'huître connaît une seule période de frai qui est annuelle, dépend de la température et a généralement lieu au printemps ou en été, lorsque la température de l'eau est supérieure à 21 °C. Cette période de frai prolongée contribue au succès de cette espèce dans de nouveaux environnements. Les oeufs éclosent sous forme de larves planctoniques flottant librement.

L'huître Chama gryphoides autochtone se distingue par sa plus petite taille (jusqu'à 2,5 cm), ses « nervures » radiales irrégulières disposées en rangées concentriques, et la couleur blanche de sa coquille.

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Chama gryphoides
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Chama gryphoides
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Spondylus spinosus

Largement répandue dans la région indo-ouest Pacifique, l'espèce C. pacifica a été enregistrée pour la première fois en Méditerranée à Alexandrie (Égypte) en 1905. Ensuite, elle a colonisé de nombreuses zones du bassin sud-oriental : Israël, Liban, Chypre, Turquie, Syrie et Grèce. Sa présence en Méditerranée est due à l'ouverture du canal de Suez et sa propagation a probablement été favorisée par les navires et les bateaux de plaisance, en faisant partie des assemblages encrassant la coque des navires.

L'espèce Chama pacifica est devenue une composante importante du benthos peu profond de la Méditerranée orientale et est occasionnellement présente en association avec l'huître épineuse d'Érythrée, Spondylus spinosus, une autre huître exotique. Les deux espèces, individuellement ou ensemble, peuvent former des agrégats denses, produisant des récifs solides sur certains sites et remplaçant complètement les espèces autochtones comme le spondyle pied-d‘âne (Spondylus gaederopus) ou l'huître Chama gryphoides de plus petite taille. La concurrence entre les espèces et la disponibilité réduite du plancton, qui a pour origine une diminution du débit de l'eau, peuvent aussi ralentir la croissance d'autres organismes benthiques.

Cette espèce est précieuse pour les collectionneurs de coquillages et fait l'objet d'un commerce de petite envergure. L'impact de cette espèce envahissante est inconnu.

L'une des mesures de prévention suggérées consiste à mener des campagnes de sensibilisation du public ainsi que des activités de surveillance. Des mesures de contrôle sont envisageables uniquement dans des cas spécifiques, notamment lorsque les individus se situent dans des zones très confinées. Les communautés encrassant les navires et bateaux de plaisance peuvent être retirées mais les larves peuvent rétablir le niveau de densité précédent. De plus, ces bivalves sont fixés solidement aux fonds marins et leur éradication nécessite l'enlèvement d'une partie des communautés benthiques locales et de leur substratum. Cette procédure a un impact considérable et doit pouvoir être justifiée par une étude d'impact environnemental, tout comme dans le cas de l'autre bivalve exotique, le Spondylus spinosus.

Crocetta, F. & Russo, P., 2012. The alien spreading of Chama pacifica Broderip, 1835 (Mollusca: Bivalvia: Chamidae) in the Mediterranean Sea. Turk J Zool 37:1-5.

http://www.ciesm.org/atlas/Chamapacifica.html

Image
Chama pacifica Illustration

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